La waâda est aussi l'occasion pour faire des échanges commerciaux et de nouer des alliances par les liens du sang, le mariage…un réseau social des temps anciens. Les gens viennent aussi pour se soigner. Sidi Amar a la réputation de guérir les maux d'estomac, les migraines et les fièvres. Les hommes choisissent les lundis et vendredis pour visiter son tombeau et implorer la guérison. Les femmes s'y rendent surtout les lundis et prélèvent un peu de terre (imprégnée de la baraka) pour l'appliquer sur la partie malade en emportant une petite quantité de terre afin de poursuivre le traitement.
La légende de Sidi Amar
Mausolée de Sidi M'Hamed El Ghrib
Non loin, le mausolée de Sidi M'Hamed El Ghrib, à qui on attribue le pouvoir de guérir les yeux. Les malades se frottent l'œil 7 fois avec un œuf. L'autre exemple est celui de Sidi Brahim, dit «Sidi Bouknadil». Le sanctuaire de ce saint est situé sur un mont près d'un olivier, à 200 mètres à l'ouest du village de Aïn Kolla. Les anciens reconnaissaient aussi comme «wali» les lieux d'où se dégageaient des feux follets, flammes légères de phosphore d'hydrogène, considéraient comme surnaturelles. Ils repéraient l'endroit en y entassant des pierres.
Le récit du "hawch" Sidi Brahim
de Ain Kolla, Ghazaouet
Dans ce cas, l'endroit était le plus souvent surnommé Sidi bou Qnadil (Monseigneur des lumières) ou «l'homme aux quinquets». C'est exactement ce qui s'était produit à Aïn Kolla (Ghazaouet). M. Romero, habitant à proximité, pour se concilier les bonnes grâces des habitants, fit construire à ses frais, vers 1921 et par des maçons européens, ce mausolée. L'emplacement où il s'élevait se serait trouvé dans l'ancien cimetière de Aïn Kolla. Les habitants étaient convaincus que ce geste du colon avait porté bonheur à son auteur qui était devenu riche par la volonté du pseudo-saint.
Du coup, on l'appela «hawch» de Sidi Brahim. Depuis cette époque, ce colon organisait tous les ans (vers la fin août, début septembre), une «waâda» à laquelle étaient conviés les habitants de Aïn Kolla et des alentours. Roméro faisait sacrifier, en l'honneur du pseudo-saint, un mouton de son troupeau. Seuls les hommes y assistaient. Sidi Brahim est spécialement invoqué pour les affections des voies respiratoires et des poumons (toux, bronchite, etc.). Les femmes qui y emmènent leurs enfants se munissent presque toujours d'une vieille faucille qu'elles passent sept fois sous la gorge du malade et qu'elles abandonnent.
Lalla Ghazwana
Il y a aussi l'exemple de Lalla Ghazwana, une femme à la très grande beauté, considérée comme une sainte. Elle avait la réputation d'avoir été une femme guerrière d'un grand courage et chef des pirates et écumeurs de mer qui peuplaient la bourgade de Taount sous la domination turque. A sa mort, elle fut ensevelie dans la célèbre mosquée Djamâ Nour.
De nombreux récits existent concernant Lalla Ghazwana. Ainsi, des conteurs rapportent qu'une femme couverte de vêtements blancs immaculés, de clochettes d'or et de bijoux étincelants, se promène à pas lents, au crépuscule, à travers les décombres de la ville. C'est pourquoi les gens crédules ne s'attardent jamais le soir dès que le soleil se couche.(El Watan, O El Bachir, Aout 2022).
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