Un bus, de marque « ANKAI », de fabrication récente et immatriculé « 16 », relevant de l'ETO (Etablissement public de transport urbain et suburbain d'Oran) pour relier quotidiennement, du matin au soir, le terminus du tramway (Es- Sénia) et l'aéroport "Ahmed Benbella". Une navette sans passagers la plupart du temps. Malgré le prix dérisoire de 40 DA le trajet, elle n'arrive pas encore à peser devant les taxis et les clandestins. « Une bonne » raison doit être à l'origine de ce paradoxe…
Cette navette, mise en place il y a environ deux ans, a été pensée, nous explique-t-on, comme un prolongement provisoire de la ligne du tramway pour compléter le dispositif de transport public entre l'aéroport Ahmed Benbella et la ville d'Oran, et faciliter par ricochet le déplacement des voyageurs, lesquels ne deviennent ainsi plus contraints de prendre un taxi ou un clandestin pour se déplacer entre ces deux destinations. Après presque deux ans de service, le constat est accablant : « objectif non atteint ».Il exprime ouvertement sa peine de voir « la navette ne payer même pas le gasoil qu'elle consomme ». Le peu de citoyens au courant de cette navette par « le portable arabe » pensent que l'on n'a pas mis les grands moyens pour vendre la navette de l'aéroport au grand public. « Par manque de professionnalisme ou délibérément », jugent-ils. En effet, c'est pratiquement impossible de tomber sur une source d'information qui parle de cette navette. En ville d'abord, chez les préposés aux guichets du tramway. Lorsqu'on leur demande comment rejoindre l'aéroport en empruntant le tramway, ils répondent qu'ils ne savent pas ou suggèrent de prendre un taxi ou un clandestin. Au niveau des arrêts du tramway, seuls les points de correspondance avec le train, les taxis, et certains bus de la ville sont signalés. A l'intérieur des rames du tramway, le constat est identique, la correspondance avec l'aéroport n'est nulle part affichée aux voyageurs. Aucun signal vocal et aucune note n'y font référence. Quand on demande aux contrôleurs comment procéder pour continuer sur l'aéroport, ils avouent tout de suite leur ignorance. Au niveau du terminus du tramway à Es-Sénia, il devient de plus en plus net qu'à l'ère de la démocratisation de l'information, la navette de l'aéroport est comme volontairement vouée à l'anonymat et à l'échec par l'absence quasi-totale d'information sur son existence. A cette station, rien ne signale en effet aux voyageurs l'existence d'une navette qui dessert l'aéroport situé à quelques 4 kilomètres de là. Rien non plus sur ses horaires de passage. Au niveau de l'aéroport, l'endroit de stationnement du bus de la navette est livré lui aussi à l'anonymat. Il n'est signalé par aucun panneau. A l'intérieur des aérogares (nationale et internationale), le personnel chargé de l'information des voyageurs (information desk) est également, faute d'information, dans l'incapacité d'orienter les voyageurs sur cette navette et sur ses horaires. Pour faire bref, il se dégage de ce détour, qu'à Oran, la deuxième ville du pays, la ville qui s'apprête à accueillir les jeux méditerranéens, le service public du transport urbain n'est pas encore pensé comme un tout et l'information du citoyen n'est pas encore parmi les priorités des instances compétentes. Pour finir et à toutes fins utiles, la navette de l'aéroport circule de 07 heures jusqu'à 17 heures depuis l'arrêt de la FAC (il faut compter environ 5 minutes de marche depuis le terminus du tramway) à raison d'une navette toutes les heures. Elle circule de 07h30' jusqu'à 17h30, à la même fréquence, depuis l'aéroport.
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