dimanche 31 août 2025

Souani, (El Achache) la sentinelle de la frontière, la rebelle aux portes de Tlemcen

 

Un carrefour stratégique au nord-ouest de Tlemcen

La commune de Souani, connue aussi sous le nom d’El Achache, est située dans la daïra de Bab El Assa, au nord-ouest de la wilaya de Tlemcen. Elle occupe une superficie d’environ 55 km² et comptait près de 9 500 habitants en 2008. Son emplacement géographique en fait un point de passage stratégique : elle se trouve à une vingtaine de kilomètres de Maghnia, à une trentaine de kilomètres de la Méditerranée (Marsa Ben M’Hidi) et à environ 70 km de la ville de Tlemcen.

Un héritage tribal et maraboutique

Historiquement, Souani est liée aux tribus Achaches, d’origine hilalienne, et Mghagha, de souche berbère. Si ces dernières ont pratiquement disparu, l’héritage des Achaches demeure encore vivant. La commune a longtemps été connue sous le nom de « commune des Achaches », avant de céder ce statut à Bab El Assa. Sa mémoire collective est marquée par de grandes figures religieuses et maraboutiques comme Sidi Boudjenane, Sidi Amer ou encore Sidi Hçine, autour desquels se sont formées des communautés villageoises.

Une histoire mouvementée et résistante

Souani possède une histoire mouvementée. À l’époque coloniale, elle fut parfois décrite comme un « repaire de pirates », en raison de groupes qui rançonnaient les marchands aux abords de la frontière. Pourtant, elle reste surtout associée à des moments de résistance et de bravoure, comme la célèbre bataille de Sidi Brahim en 1845 ou encore son rôle dans la guerre de Libération. Située en grande partie dans la « Zone interdite », elle servit néanmoins de relais pour le passage des armes et munitions depuis le Maroc, et plusieurs de ses enfants sont tombés en martyrs.

Une économie agricole et artisanale

La vie socio-économique de Souani repose principalement sur l’agriculture et le pastoralisme, loin de l’image réductrice de zone de contrebande. On y trouve également des initiatives industrielles comme les Moulins de Souani, créés en 1999, qui emploient plusieurs dizaines de personnes.

Des infrastructures en plein essor

La commune bénéficie aujourd’hui d’améliorations en matière d’infrastructures : une station de pompage moderne a renforcé l’alimentation en eau potable, un lycée et une salle des fêtes ont vu le jour, et certains villages comme Sidi Boudjenane sont devenus des lieux de vie animés. Ce dernier est d’ailleurs réputé pour sa vocation commerciale et sa fête annuelle (Waada de Sidi Boudjenane), où la fantasia attire une foule nombreuse.

Souani, identité et originalité d’une terre vivante

Souani se distingue donc par son originalité, entre héritage tribal et maraboutique, mémoire historique riche, vie rurale attachée à la terre, et rôle de carrefour entre Maghnia, Ghazaouet et Marsa Ben M’Hidi. Malgré ses difficultés et ses projets inachevés, la commune conserve une identité forte, forgée à la fois par son passé, son dynamisme agricole et son enracinement dans la culture populaire de la région de Tlemcen.


jeudi 28 août 2025

« Remchi, héritage vivant et moteur économique de l’Ouest »

 

Une commune au carrefour de la nature et de l’histoire

La commune de Remchi, située au nord de la wilaya de Tlemcen à une vingtaine de kilomètres de la ville de Tlemcen, s’étend sur une superficie de 136 km². Entourée de chaînes montagneuses et riche en paysages naturels, elle occupe une place stratégique en tant que chef-lieu de daïra, regroupant plusieurs communes environnantes.

🏛️ Remchi :Un nom chargé de mémoire et d’histoire

Remchi compte aujourd’hui plus de 60 000 habitants.  Remchi porte un nom en hommage aux combattants de l’émir Abdelkader tombés dans les plaines de Remacha. Certains de ses bâtiments rappellent aussi des pages douloureuses de l’histoire, puisqu’ils furent utilisés comme lieux de torture durant la guerre de libération.

⚡ Remchi: moderne et bien équipée

La commune se distingue par un haut niveau d’équipement : près de 99 % des foyers sont raccordés à l’électricité et à l’assainissement, plus de 98 % disposent du gaz naturel et de l’eau potable, et l’accès à Internet est bien développé.

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🏭 Sonatrach, moteur économique de Remchi

Elle abrite également une zone industrielle dynamique, où se trouve notamment une implantation de la Sonatrach, acteur stratégique de l’économie nationale. Cette présence industrielle confère à Remchi un rôle particulier dans le tissu économique régional, en complément de ses activités agricoles et artisanales.

🏡 Remchi: Cadre de vie en pleine transformation

Plusieurs programmes d’habitat rural groupé ont été lancés pour résorber l’habitat précaire et améliorer les conditions de vie, tandis que l’État continue d’investir à travers les programmes de développement locaux (PCD et PSD).

🛍️ Le Grand Souk de Remchi, cœur battant de la commune

Le Grand Souk de Remchi est sans doute l’un des lieux les plus emblématiques et animés de la commune. Véritable centre névralgique du commerce local, il attire chaque jour habitants et visiteurs des communes avoisinantes. Le grand souk hebdomadaire de Remchi a lieu chaque jeudi matin. Comme le résume l’adage local « Fi Remchi, koulchi yemchi » (« À Remchi, tout se vend »), ce marché attire des milliers de visiteurs et s’étend sur une vaste superficie, d’environ 10 hectares, entièrement dédié aux commerçants venus proposer une multitude de produits : véhicules, vêtements, ustensiles, épices, mobilier, articles de sport, friperies, denrées alimentaires, fournitures scolaires.

En parallèle, un marché hebdomadaire spécialisé dans les véhicules d’occasion se tient également chaque jeudi, à proximité de la Grande Mosquée (Djamaa Kebir). Ce souk attire de nombreux acheteurs et revendeurs, proposant des voitures et pièces détachées à prix variés.

🌿 Le lac Karar, joyau naturel de Remchi

Sur le plan touristique et naturel, Remchi se distingue par le lac Karar, un plan d’eau unique situé dans un ancien cratère volcanique, classé site naturel depuis 1967. Ce lieu paisible, niché à seulement 2 km du centre-ville, attire les visiteurs pour ses promenades et son potentiel écotouristique.

🕌 Remchi : Identité religieuse vivante et représentative

L’identité religieuse de Remchi est incarnée par des mosquées représentatives comme la Djamaa Kebir (Grande Mosquée), véritable point de repère spirituel et social, aux côtés d’édifices modernes tels que les mosquées Omar Ibn Al-Khattab ou Al-Nasr, qui témoignent de l’ancrage profond de la pratique musulmane dans la vie quotidienne.

✨ Remchi, entre tradition et modernité

Ainsi, Remchi associe mémoire historique, dynamisme économique marqué par l’implantation de la Sonatrach, patrimoine naturel et richesse culturelle, faisant de cette commune un espace à la fois authentique et tourné vers l’avenir.

lundi 25 août 2025

Le barrage et la source, les deux piliers de Hammam Boughrara


Hammam Boughrara : L'Eau qui Guérit et qui Nourrit


 Bienvenue à Hammam Boughrara, une commune dont le nom même est une légende et une promesse.

Le Souffle de la Terre : Une Légende Vivante


L'histoire commence il y a des siècles, peut-être même à l'époque des Romains, grands bâtisseurs de thermes. Ici, la terre exhale un souffle chaud. Une source aux eaux chaudes, riche en minéraux, coule sans relâche à plus de 56°C.
La perle thermale de l'ouest Algerien
La station thermale moderne attire des visiteurs de toute la région. Ils viennent en pèlerinage pour apaiser leurs douleurs, se plonger dans les bassins curatifs et se laisser envelopper par la vapeur. L'air est chargé d'une odeur caractéristique de soufre, senteur de guérison.

Le Géant de Pierre : Le Barrage et la Maîtrise de l'Eau


Mais Hammam Boughrara n'est pas seulement un lieu de guérison ; c'est aussi un gardien de la vie. En surplomb de la commune, un géant de béton veille sur la vallée : le barrage de Hammam Boughrara.
L'oasis ou la terre vous soigne 
Silencieux et imposant, il retient les eaux de l'oued, créant un vaste lac qui miroite sous le soleil. Cette immense réserve est l'artère de toute la région. C'est elle qui étanche la soif des villes de Tlemcen et de Maghnia. C'est elle qui, canalisée, serpente à travers les plaines agricoles pour irriguer les vergers d'oliviers, les vignes et les cultures maraîchères, faisant de cette terre un jardin fertile. Ici, l'eau qui soigne les corps est aussi celle qui nourrit la terre.

Une Commune aux Deux Visages


Ainsi, la vie à Hammam Boughrara oscille entre ces deux pôles. Le matin, vous croiserez peut-être des agriculteurs se rendant à leurs champs, tandis que des curistes profitent des premières chaleurs du jour pour une séance de bain. L'activité économique gravite autour de la source thermale, avec ses hôtels et ses services, mais aussi autour de la riche agriculture rendue possible par le barrage.
Un Havre de santé, un pilier de vie 
En vous promenant, vous sentez cette dualité : la sérénité d'un lieu de cure et l'énergie d'un poumon économique. Et à quelques kilomètres de là, la ville impériale de Tlemcen, avec ses trésors historiques, veille telle une grande sœur sur cette commune aux dons précieux.

Un Havre de Paix et de Ressource


Hammam Boughrara est bien plus qu'un simple nom sur une carte. C'est une expérience sensorielle, où la chaleur de l'eau rencontre la fraîcheur des vergers, où les récits du passé alimentent le présent. C'est un havre où la terre offre généreusement deux de ses biens les plus précieux : une eau qui guérit le corps et une eau qui fait vivre les Hommes.

« Boukanoun : mémoire de frontière, passage vers l’horizon »

Boukanoun, village-frontière et porte de la mer

Accroché à l’extrême ouest de la wilaya de Tlemcen, Boukanoun est un petit village au destin singulier. Situé en bordure de l’oued Kiss, face à la ville marocaine d’Ahfir, il a vu le jour en 1964, lorsque des familles déplacées par la construction d’une caserne militaire à M’sirda Fouaga y furent relogées. Ses débuts furent modestes : quelques maisons, une école, un puits pour l’eau potable, un poste de police et de douane. Son nom, « Boukanoun », est d’ailleurs intimement lié au poste frontalier qui a longtemps rythmé la vie locale.

Boukanoun : entre l’oued Kiss et la Méditerranée 

Aujourd’hui, Boukanoun demeure une petite localité d’à peine 1 900 habitants, mais elle se distingue par son originalité : sa situation frontalière lui confère une identité à part. Village agricole par essence, il vit surtout de cultures céréalières, d’élevage et de petits potagers. La vie quotidienne reste simple et solidaire, même si la jeunesse, en quête d’avenir, aspire à plus d’opportunités dans les grandes villes.

 Boukanoun : sentinelle de l’ouest tlemcénien

Mais Boukanoun joue aussi un rôle de carrefour stratégique. En effet, il constitue un point de passage obligé pour les Algériens qui se rendent vers la célèbre plage de Marsa Ben M’hidi, joyau balnéaire de Tlemcen. Chaque été, la route qui traverse le village s’anime : familles, voyageurs et estivants passent par Boukanoun avant de rejoindre la mer. Ainsi, le village, bien qu’en retrait, devient une porte vers la Méditerranée, reliant l’arrière-pays rural à l’une des stations balnéaires les plus prisées d’Algérie.

Boukanoun : carrefour entre terre et mer

Boukanoun est donc bien plus qu’un simple hameau frontalier : c’est un lieu-mémoire, témoin des échanges, des séparations et des espoirs liés à la frontière, mais aussi un point de passage vivant, entre la terre agricole et l’appel du large.


dimanche 24 août 2025

« Marsa Ben M’hidi : la perle du littoral ouest »

 « Marsa Ben M’hidi : mer et mémoire »

Lorsque l’été arrive à Marsa Ben M’hidi, la commune se transforme en un véritable centre d’animation et de vie côtière. Les plages, d’ordinaire calmes et préservées, s’animent au rythme des estivants venus de toute la région. Moscarda, Bider ou la plage du Sel deviennent des lieux de rencontres où familles et amis se retrouvent pour profiter du soleil, de la mer et des sports nautiques.

« Marsa Ben M’hidi : plage et patrimoine »

Chaque été, de nombreuses activités culturelles et récréatives sont organisées : concerts en plein air, foires artisanales, spectacles folkloriques et fêtes traditionnelles qui mettent en avant le patrimoine local et les savoir-faire des habitants. Les artisans locaux exposent leurs produits : poteries, tissages, bijoux et objets traditionnels, donnant aux visiteurs un aperçu vivant de la culture de la région.

« Marsa Ben M’hidi : la côte vivante »

Le port de plaisance accueille également des régates et des sorties en mer, tandis que des terrains aménagés sur les plages permettent la pratique de volley-ball, de football ou de jeux pour enfants. Les restaurants et cafés du littoral offrent une ambiance conviviale où l’on déguste les spécialités locales, particulièrement les fruits de mer fraîchement pêchés.

« Marsa Ben M’hidi : entre sable et histoire »

Ainsi, l’été à Marsa Ben M’hidi n’est pas seulement une période de baignade et de soleil : c’est une fête permanente, un mélange de loisirs, de culture et de traditions, qui transforme la commune en un véritable pôle touristique vivant et animé.

Après l'indépendance,  c'est Marsat Ben M'hidi, no porsay 

Après l’indépendance, la commune a été rebaptisée Marsa Ben M’hidi, en hommage au commandant nationaliste Larbi Ben M’hidi, héros de la guerre de libération, afin de restaurer l’identité algérienne et marquer la mémoire historique.

« Marsa Ben M’hidi : la perle côtière du littoral ouest algérien » –

de PortSay à Marsa Ben M’hidi

À l’extrême ouest de l’Algérie, là où la Méditerranée s’ouvre sur l’horizon et où l’oued Kiss trace la frontière naturelle avec le Maroc, s’étend la commune de Marsa Ben M’hidi. Autrefois appelée Port-Say, elle doit aujourd’hui son nom au héros de la guerre de Libération, Larbi Ben M’hidi. Ce lieu n’est pas une simple commune côtière : c’est une porte vers la mer et un carrefour entre histoire, nature et tourisme.

« Marsa Ben M’hidi : nature, plages et souvenirs »

Le charme de Marsa Ben M’hidi réside d’abord dans ses plages immenses et préservées, comme Moscarda ou Bider, dont le sable doré s’étire à perte de vue. Chaque été, ces rivages deviennent le cœur battant de la région : des milliers d’estivants affluent de tout le pays, et parfois d’au-delà, attirés par la beauté sauvage du littoral et par l’ambiance conviviale des lieux. Peu de communes en Algérie connaissent une telle affluence saisonnière, ce qui fait de Marsa Ben M’hidi un site balnéaire à part.

« Entre mer et mémoire : Marsa Ben M’hidi »

Mais la commune ne se résume pas à ses plages. Elle est aussi un territoire historique et culturel, niché dans la région montagneuse des Trara, habitée jadis par la tribu berbère arabisée des Imsirden. Ce relief accidenté, contrastant avec la douceur de la côte, confère à la commune une identité originale, faite de traditions rurales et maritimes.

« Marsa Ben M’hidi : où traditions et été s’animent »

Aujourd’hui, Marsa Ben M’hidi cherche à concilier son authenticité naturelle avec un développement touristique moderne. Des projets structurants voient le jour : un port de pêche et de plaisance, de nouvelles infrastructures hôtelières, des équipements publics améliorant la vie quotidienne des habitants. Malgré la pression de la fréquentation estivale, la commune garde son visage accueillant, où la solidarité locale et l’hospitalité des habitants renforcent son charme.

« La porte de la Méditerranée à l’ouest : Marsa Ben M’hidi »

Ainsi, Marsa Ben M’hidi se distingue par son emplacement unique, son héritage historique et son vif dynamisme touristique. Entre terre et mer, tradition et modernité, elle incarne un lieu où la beauté naturelle rencontre la mémoire et l’avenir.


jeudi 21 août 2025

Tiaret, un exemple a suivre, un éveil contagieux ?

Toute la ville de Tiaret se fait belle, au point de s'attirer l'admiration de tous les algériens. En effet, l'éveil du sens civique et de la vie en bonne intelligence avec la nature chez les jeunes tiaretiens, fait la « Une » des médias sociaux.
Jeunesses actives et réalistes de Tiaret 
La belle idée est née dans la tête de Mahous Mohamed, Zaki, Yeddou, Khalifa Med et un autre groupe de jeunes volontaires, engagés en faveur des bonnes causes.
Tiaret, écologie et propreté 
Toute la jeunesse tiaretienne retrousse les manches pour nettoyer à grande eau toute la ville de Tiaret, longtemps livrée à l'abandon et aux déprédations. Aux quatre coins de la ville, des jeunes ont transformé des quartiers complets en des espaces publics où il fait bon vivre.
Jeunes de Tiaret motivés et travailleurs 
 Munis de pinceaux, bidons de peinture, échelles et autres menus outils, des jeunes volontaires bravent la fatigue et la canicule, pour repeindre les murs des immeubles, dessiner de belles fresques murales avec des couleurs pastel ou encore relooker les vieux escaliers de la ville comme ceux donnant sur le boulevard « Ben Badis », transformés en une véritable œuvre d'art avec des guirlandes de fleurs aux couleurs chatoyantes et illuminées à la tombée de la nuit. 
Couleurs vives de Tiaret, le balaie et le pinceau
Depuis plusieurs semaines, à Tiaret et d'autres communes de la wilaya, une frénésie créatrice a saisi les jeunes qui ont entrepris de dissiper la grisaille de leurs quartiers en couvrant l'espace public de couleurs vives.
Tiaret, sur les réseaux, prenons exemple 
 De nombreuses cités, quartiers populaires, escaliers, et autres lieux et places publics ont retrouvé une nouvelle vie après avoir été longtemps livrés à la saleté, défigurés par l'absence d'entretien. Postées sur Internet, les photographies des escaliers multicolores ont soulevé l'enthousiasme et suscité des émules dans tout le pays.
Tiaret, pour une Algérie active 
À Tiaret-ville, les fresques rivalisent d'inventivité, dessinant un mouvement citoyen d'un nouveau genre. Des enseignes lumineuses ont même été installées le long des principales artères principales de la ville, à l'image de la célèbre rue Emir Abdelkader (ex-rue Bugeaud). Ville d'escaliers par excellence, Tiaret ne pouvait passer à côté de cette fièvre colorée qui s'est emparée de toute la jeunesse tiaretienne. 

Les initiateurs, tous bénévoles, ont d'abord nettoyé les marches avant de passer à l'action, créant ainsi une belle ambiance au centre-ville. Cette « révolution » contagieuse est, de fait, un ballon d'oxygène dans une ville où l'urbanisation accélérée et anarchique, les carences des services publics locaux et les déchets générés par l'essor de la société de consommation défigurent les paysages. 
Un coup des jeunes de Tiaret, par les jeunes et pour tous
Le nettoyage à grande eau de tout l'entourage du marché couvert au centre-ville, a mis du baume au cœur des Tiarétiens longtemps traumatisés par un commerce informel tentaculaire et une saleté envahissante tellement banalisée que le passant n'y prête plus attention... 
Bon pour le moral de tous, suivons l'exemple de Tiaret 
Le beau relookage des principales entrées de la ville de Tiaret, est en train de retaper le moral à la population locale qui nourrit l'espoir de voir l'antique Tihert retrouver son lustre d'antan.(Le Quotiien d'Oran, par El Houari Dilmi, le 21 août 2025). 

mercredi 20 août 2025

Zourana, Balcon des montagnes de Djebala

 

 Zourana, un village enraciné dans les Traras

Situé au nord-ouest de la wilaya de Tlemcen, le village de Zourana s’inscrit dans le relief accidenté des monts des Traras, à proximité de la commune de Djebala. Sa localisation, entre vallées encaissées et crêtes verdoyantes, lui confère un paysage à la fois rural et montagnard, marqué par les oueds et les champs en terrasses. C’est un cadre naturel qui a façonné l’histoire et la vie quotidienne de ses habitants.


 Héritage rural et identité locale

Le patrimoine des Trara est reconnu par les chercheurs comme un marqueur culturel fort de la région de Tlemcen. Maisons en pierre, savoir-faire vernaculaires, hameaux traditionnels et mode de vie paysan illustrent une continuité historique. Zourana, comme d’autres villages voisins, incarne cette authenticité rurale en préservant un habitat et un environnement encore intimement liés à la montagne.


L’eau, une ressource vitale en mutation

La question de l’approvisionnement en eau est au cœur des préoccupations des habitants. Ces dernières années, deux forages (Zourana 01 et 02) et un réservoir de 150 m³ ont été réalisés pour améliorer la desserte en eau potable. Ces infrastructures, associées à des projets d’assainissement, traduisent la volonté de moderniser le quotidien tout en répondant aux besoins croissants.


Routes et ouverture sur l’extérieur

Longtemps enclavé, Zourana bénéficie désormais de programmes de bitumage des routes et d’amélioration de la voirie. Ces travaux visent à désenclaver le village, faciliter les déplacements des habitants et renforcer les échanges avec les communes voisines. L’asphaltage lancé en 2025 s’inscrit dans une dynamique d’ouverture et de développement territorial.


Mémoire historique et traditions

La mémoire locale rattache Zourana à des pages anciennes : des érudits évoquent la présence de sépultures liées à la tribu des Beni Yaloul, témoignant d’un peuplement ancien et d’une continuité historique. Ce voisinage avec des sites médiévaux majeurs, comme celui de Ternana, souligne l’ancrage du village dans une histoire pluriséculaire de la région tlemcénienne.


Un village entre authenticité et modernité

Zourana se distingue par un équilibre entre tradition et modernité : d’un côté, son patrimoine paysager et rural, hérité des Traras ; de l’autre, les projets récents d’infrastructures (eau, routes, assainissement) qui traduisent une volonté d’améliorer les conditions de vie. Cette originalité réside dans sa capacité à conjuguer identité locale et dynamiques de développement.

mardi 19 août 2025

Tiaret :Le salon national du cheval de retour

Suspendu depuis une dizaine d'années, le Salon national du cheval reprend ses droits.


Le secrétaire général de la wilaya de Tiaret, Mourad Rabah Yeza, a  consacrée aux dernières retouches avant la tenue de la manifestation culturelle du salon national du cheval et de l'équitation 2025, prévue du 11 au 13 septembre 2025. 

Tiaret, capitale du cheval 

La dernière édition du salon national du cheval s'est tenue en 2016, avec la participation de plus de 1.500 cavaliers venus de 22 wilayas du pays. Ce salon vise à promouvoir la culture du cheval et de l'équitation dans la wilaya, connue pour être le berceau du noble équidé. 
La capitale des Hauts plateaux de l'ouest s'est forgée une renommée  et dispose de plusieurs structures dédiées au cheval, à l'exemple de la jumenterie Chaouchaoua, le centre équestre Emir Abdelkader et l'office national d'élevage équin et camélidés (ONDEEC). 

Tiaret, le pays des chevaux

Le développement et la promotion de l'élevage équin en Algérie semble bien revenir en tête des priorités des autorités, pour en faire une autre belle vitrine d'une Algérie attachée à sa culture et traditions ancestrales ( le Quotidien d'Oran.par El-Houari Dilmi le 19 aout 2025). 

dimanche 17 août 2025

Djebala : trésor caché des montagnes de Tlemcen

Djebala, Commune enracinée entre montagnes et traditions

Djebala est une commune rurale située au nord-ouest de la wilaya de Tlemcen, en Algérie. Elle relève de la daïra de Nedroma et a pour chef-lieu le village de Houanet. Située au nord-ouest de la wilaya de Tlemcen, à environ 44 km à vol d’oiseau du chef-lieu Tlemcen. Son implantation géographique au pied du massif des Traras lui confère un relief accidenté et un paysage naturel remarquable, typique des zones de l’Atlas tellien.


Djebala, Terre fertile au service de l’agriculture traditionnelle

Le climat méditerranéen et le terrain fertile favorisent une agriculture traditionnelle, axée sur les oliviers, les figuiers et les cultures vivrières. L’élevage constitue également une activité économique importante. Djebala se distingue par sa ruralité préservée, loin de l’urbanisation intense, ce qui lui donne un charme authentique et une tranquillité recherchée. Cette authenticité en fait une destination potentielle pour le tourisme vert, encore peu exploité.


Djebala, Mosaïque de villages au cœur vivant

La commune est composée de nombreuses localités et douars, comme Ouled Abbès, Bab Téine, Aïn El Ayoun ou encore M'Sifa. Chacune de ces localités a conservé ses coutumes, ses modes de vie traditionnels et un lien fort avec la terre. Les pratiques agricoles, les fêtes religieuses, la solidarité entre familles et la transmission orale des savoirs sont encore bien vivantes. Le territoire comprend plusieurs localités : Houanet (chef-lieu), Adjaidja, Ternana, Ouled Abbès, Ouled Taleb, Bab Téine, Ouled Berramdane, Zourana, M'Sifa, Ouled Berrahou, Aïn El Ayoun, Hraïk, Aïn Ghroussat, Ouled Benhamdoune, Haouata, Larous, Bensmia, Mkhatarksah et Benhamirat



Djebala, Identité spirituelle profondément ancrée

La dimension religieuse occupe une place centrale dans la vie des habitants de Djebala. Comme dans la majorité des régions d’Algérie, l’islam est un repère spirituel, social et culturel enraciné. La commune compte plusieurs mosquées réparties dans ses différentes localités, servant à la fois de lieux de prière, d’enseignement coranique et de rassemblement communautaire. Parmi elles, la mosquée Sidi El Hadj Belkacem, située dans le village de Houanet, est l’une des plus anciennes et des plus respectées. Elle est  aussi un symbole de sagesse religieuse et d’unité pour les habitants, surtout durant le mois de Ramadan et les fêtes religieuses comme l’Aïd ou le Mawlid. 

Djebala, Infrastructures solides au service de la population

Sur le plan des infrastructures, Djebala est plutôt bien équipée. L’accès à l’électricité, au gaz naturel, à l’eau potable et à l’assainissement y est largement généralisé, ce qui constitue un atout majeur pour le confort des habitants et le développement local. Très bonne électrification (99 %), raccordement au gaz (99 %), à l’eau potable (96 %) et à l’assainissement (82 % ). Le réseau routier, avec la RN 99 et la CW 100, permet de relier facilement la commune à Nedroma et aux régions voisines.


Djebala, Potentiel de développement à exploiter

Djebala figure parmi les zones identifiées par les autorités comme prioritaires pour les investissements. L’agriculture moderne, l’artisanat local, les petites industries, le tourisme et même les ressources minières sont autant de secteurs pouvant être valorisés. L’excellente couverture en services (électricité, eau, gaz) la rend attrayante pour le développement rural moderne, ce qui explique l’intérêt du gouvernement et les opportunités d'investissements. Les oliviers, les figuiers et les cultures vivrières sont fréquents dans la région. La commune est incluse dans les zones prioritaires d’investissement définies par l’État.


Djebala, Enorme potentiel touristique encore à révéler

Djebala possède un fort potentiel touristique, bien que largement sous-exploité à ce jour. Son relief montagneux, ses forêts, ses vallées verdoyantes et ses sources naturelles offrent un cadre exceptionnel pour le tourisme écologique et rural. Les amateurs de nature, de randonnées et de tranquillité y trouveraient un terrain idéal, loin de l’agitation urbaine. De plus, les villages authentiques, les pratiques agricoles traditionnelles, les fêtes locales et les mosquées anciennes peuvent être valorisés dans une optique de tourisme culturel et patrimonial. Le développement de structures d’accueil simples, comme les maisons d’hôtes ou les gîtes ruraux, pourrait favoriser une forme de tourisme durable, respectueuse des habitants et de l’environnement.


Djebala, reflet vivant de l’Algérie profonde

Enfin, Djebala incarne parfaitement l’Algérie profonde, l’âme rurale de l’Ouest algérien : celle des montagnes, des traditions, du lien à la terre et à la communauté, Djebala, entre ciel, terre et foi. C’est un territoire discret,  mémoire vivante au pied des Traras, mais plein de potentiel, qui mérite d’être mieux connu et valorisé dans les années à venir. Un grand chantier autoroutier est en cours pour relier le port de Ghazaouet à l’autoroute Est‑Ouest via une pénétrante longue de 41 km traversant le massif des Trara. Le premier tronçon entre Ghazaouet et El Assa (dans la commune de Nedroma) a déjà été livré, avec ses ouvrages d’art — dont viaducs et un tunnel de 5 km — visant à fluidifier le trafic. Les futurs tronçons passeront à proximité immédiate de Nedroma, avec la réalisation d’échangeurs pour connecter, entre autres, à la RN 98 et à la RN 99 reliant Djebala. Cette nouvelle autoroute pourrait ainsi ouvrir Djebala à de nouveaux flux, renforçant ses perspectives de développement économique, touristique et agricole tout en améliorant significativement sa connectivité régionale.

Djebala, Sur la voie d’un futur connecté

Un grand chantier autoroutier est en cours pour relier le port de Ghazaouet à l’autoroute Est‑Ouest via une pénétrante longue de 41 km traversant le massif des Trara. Les futurs tronçons passeront à proximité immédiate de Nedroma, avec la réalisation d’échangeurs pour connecter, entre autres, à la RN 98 et à la RN 99 reliant Djebala. Cette nouvelle autoroute pourrait ainsi ouvrir Djebala à de nouveaux flux, renforçant ses perspectives de développement économique, touristique et agricole tout en améliorant significativement sa connectivité régionale.

samedi 16 août 2025

Wilaya de Tlemcen, Lien intéressant, à connaitre, entre les noms Souahlia et Tounane

 Souahlia : un nom géographique évocateur

Le nom Souahlia (السواحلية) est d’origine arabe, et il signifie « les côtiers » ou « ceux qui vivent près de la mer ». Le mot vient de sāhil (ساحل) qui veut dire « rivage » ou « littoral », et le suffixe « -ia » donne une connotation collective ou régionale. Ce nom fait donc référence à la proximité de la commune avec la côte méditerranéenne, bien que Tounane elle-même ne soit pas directement en bord de mer.

C’est un nom à portée régionale, reflétant une identité géographique commune pour tous les douars ou villages composant la commune (dont Tounane est le chef-lieu).

Tounane : un nom d'origine berbère

Pour certains auteurs, Tounane peut avoir une origine berbère, mais l'information est difficilement retrouvée sur les documents officiels.

Ainsi, Tounane désigne un lieu précis, tandis que Souahlia est un nom collectif qui englobe plusieurs localités dans cette même région. Tounane est le centre administratif de la commune de Souahlia, ce qui les relie sur le plan administratif. Les deux évoquent des aspects importants du territoireSouahlia pour sa situation géographique côtière et Tounane pour son rôle de point de passage, d’échange ou de circulation. Ensemble, ils incarnent deux dimensions complémentaires de l'identité locale : le territoire dans son ensemble (Souahlia) et le village central, à valeur symbolique et logistique (Tounane).


Coutumes locales autour de Tounane (Souahlia), dans la région de Tlemcen,

 Mariages somptueux : entre chedda, blouza et R’da

Bien que les coutumes nuptiales détaillées autour de Tounane ne soient pas documentées directement, elles s’inscrivent dans l’héritage culturel de Tlemcen. Le costume nuptial tlemcénien, ou chedda, est un chef-d’œuvre inscrit en 2012 sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO : il s'agit d'un ensemble somptueux mêlant caftan brodé, blouza en tissu Mensouj, ceinture (h'zam), coiffe conique richement décorée, voile et parures de tête (diadèmes).(sources: Wikipédia+1Wikipédia+1AU NOM DE LA MEMOIRE - باسم الذاكرة).

Parmi les autres tenues traditionnelles, la blouza Mensouj( (robe riche en soie tissée sur métiers à tisser manuels) et la R’da, un péplos drapé en mousseline de soie à rayures dorées, sont également portées lors des cérémonies. (sources:AU NOM DE LA MEMOIRE - باسم الذاكرةWikipédia). Ces vêtements symbolisent le raffinement textile de la région et perpétuent des savoir-faire transmis de mère en fille.

Musique et poésie féminine : les chantées du Hawfi

Le Hawfi (ou tahwīf) est un genre poétique et musical exclusivement féminin, traditionnel à Tlemcen. Il s'agit d’un répertoire chanté—souvent sans accompagnement instrumental—interprété par les femmes lors de moments familiaux comme le filage de la laine, le tissage, les lavages à la rivière, les veillées ou les visites aux saints. Le Hawfi explore des thèmes variés : imaginaire urbain tlemcénien, amour courtois, vie quotidienne, et lien à la ville elle-même.(Wikipédia).

Danse et rythmes ancestraux : l’Allaoui guerrière

L’Allaoui (ou Laâlaoui) est une danse traditionnelle originaire des Hauts Plateaux oranais, pratiquée dans la région de Tlemcen (notamment Ghazaouet, près de Souahlia). Elle se caractérise par des mouvements d’épaules rythmés par des percussions. Chargée d’histoire, elle est liée aux tribus arabes comme les Oulad-Nhar, qui la dansaient en l’absence de chevaux.(Wikipédia).

Fêtes populaires : Yennayer, Nouvel An amazigh en traditions vivantes

À Souahlia (dont Tounane fait partie), la célébration de Yennayer, le Nouvel An amazigh (1er janvier du calendrier berbère), prend des allures festives. En janvier, la commune organise concerts, Théâtre, chants, sketchs, distribution de petits pains ronds décorés avec un œuf au milieu, confiseries et fruits secs. Un moment partagé entre enfants et adultes, visant à transmettre ce patrimoine culturel aux jeunes générations. (Djazairess).

L’héritage artisanal : un lien à la tradition au quotidien

Bien que porté davantage par Tlemcen, l’artisanat régional rayonne dans les très proches environs – marchés, souks, fabrication artisanale. La région de Tlemcen est notamment reconnue pour ses tapis finement tissés, ses articles en cuir, ses bijoux en argent et corail, ainsi que ses céramiques décoratives (Algeriemaintenanttlemcen-dz.com).

La fantasia à Tounane : un héritage cavalier toujours vivant

À Tounane, comme dans de nombreuses localités de l’ouest algérien, la fantasia occupe une place de choix parmi les traditions festives et identitaires. Ce spectacle équestre ancestral, aussi appelé tbourida, réunit des cavaliers vêtus de burnous, armés de fusils traditionnels, qui exécutent des charges coordonnées sur leurs chevaux au galop, ponctuées de détonations synchronisées. À Tounane, la fantasia est souvent organisée lors de moussems, mariages ou fêtes religieuses comme l’Aïd el-Kebir, dans une ambiance de liesse populaire. C’est un moment de valorisation du courage, de l’agilité équestre et de l’esprit d’équipe, mais aussi un hommage à l’héritage tribal et guerrier des anciens. Les cavaliers viennent parfois de plusieurs douars de la commune de Souahlia et même des villages voisins, formant des troupes (ferkas) intergénérationnelles. Plus qu’un simple divertissement, la fantasia est à Tounane un symbole de fierté locale, transmise de père en fils, renforçant les liens communautaires tout en émerveillant les spectateurs par la beauté de la chorégraphie équestre et la puissance des salves finales.

Un région atypique dans la wilaya de Tlemcen, Tounane ou Souahlia ?

Tounane, au cœur de la Souahlia : entre mer et montagne

Nichée dans la wilaya de Tlemcen, au nord-ouest de l’Algérie, Tounane est le chef-lieu de la commune de Souahlia, une région au relief vallonné entre mer et montagnes. Elle se distingue par sa position géographique stratégique, à la croisée des axes reliant Ghazaouet, Maghnia et la côte méditerranéenne. Son territoire, d’environ 71 km², offre une variété de paysages allant des plaines agricoles aux collines boisées. Le climat y est typiquement méditerranéen, alternant entre étés chauds et secs, et hivers doux et humides, avec une moyenne annuelle autour de 19 °C.

Tounane, une commune sur un axe stratégique 

Ce climat propice, conjugué à un sol fertile, permet un développement agricole soutenu. L’altitude modérée, entre 161 m et 426 m, favorise également une agriculture diversifiée. Tounane apparaît comme un village-ruban, étendu le long des axes routiers, vivant au rythme des saisons, entre modernité discrète et ancrage rural profond. Loin d’être isolée, elle bénéficie d’une bonne connectivité routière, notamment grâce à la RN-7AA qui traverse la commune. Ce positionnement privilégié entre l’intérieur et la façade maritime renforce son rôle de carrefour local et sa singularité dans la région.


Un nom, une histoire : de Souahlia à Tounane

Une origine du terme de Tounane la désigne comme berbère. Elle est  liée à l’eau ou aux structures souterraines.  Tounane est le centre administratif de la commune de Souahlia, ce qui les relie sur le plan administratif. Les deux noms évoquent des aspects importants du territoireSouahlia pour sa situation géographique côtière. Tounane pour son rôle de point de passage, d’échange ou de circulation. Ensemble, ils incarnent deux dimensions complémentaires de l'identité locale : le territoire dans son ensemble (Souahlia) et le village central, à valeur symbolique et logistique (Tounane).

Une destination discrète aux atouts touristiques insoupçonnés

Si Tounane n’est pas encore une destination touristique de premier plan, elle possède un potentiel certain. Son environnement naturel varié — collines verdoyantes, sources d’eau douce, forêts de chênes et chemins de randonnée — offre un cadre idéal pour le tourisme vert et écologique. Les amateurs de balades peuvent y découvrir une biodiversité locale riche, notamment autour des oueds et des zones agricoles. 

À quelques kilomètres seulement, la plage de Bhira, encore peu fréquentée, offre un espace paisible pour les visiteurs en quête de nature et de tranquillité. Le vieux bâti traditionnel, bien que modeste, témoigne d’un patrimoine rural authentique, que certains projets cherchent à valoriser à travers la réhabilitation de maisons, de fontaines et de lieux de culte anciens. 

Les fêtes religieuses, les marchés saisonniers et les traditions culinaires sont également des vecteurs de tourisme culturel. De plus, la proximité avec Ghazaouet, Maghnia et même la frontière marocaine élargit les possibilités de circuits touristiques incluant Tounane. À l’avenir, avec un minimum d’investissement en infrastructures d’accueil (gîtes ruraux, signalisation, sentiers balisés), Tounane pourrait devenir une halte attractive pour un tourisme local durable et responsable.


Une économie rurale vivante et tournée vers le terroir

L’économie de Tounane est profondément ancrée dans les activités agricoles traditionnelles. La commune est réputée dans toute la région pour son souk saisonnier, notamment celui des petits pois et des amandes, qui attire commerçants et consommateurs des localités voisines. Ce marché est un véritable poumon économique, reflet d’une agriculture vivrière dynamique. 

L’élevage tient également une place importante : bovins, ovins et volailles sont élevés pour la consommation locale, parfois aussi pour la vente. Les terres autour du village sont partagées entre cultures fourragères, vergers et maraîchage. Malgré une mécanisation encore partielle, les agriculteurs de Tounane maintiennent un équilibre entre savoir-faire ancestral et adaptations modernes. Le tissu économique comprend aussi de petits artisans, des commerçants de proximité, des transporteurs, sans oublier la contribution essentielle de la diaspora, notamment celle installée en France. 

Les envois de fonds permettent à de nombreuses familles d’améliorer leur quotidien, de bâtir des maisons, ou d’investir dans l’éducation des enfants. Cette économie mixte – rurale, artisanale, et diasporique – confère à Tounane une certaine autonomie et une stabilité relative, malgré les défis structurels de l’arrière-pays algérien.


Une culture populaire vivante, entre dialecte et mémoire

Tounane ne se distingue pas seulement par son économie ou sa géographie, mais aussi par la richesse de sa culture populaire. Le dialecte local, fortement influencé par les parlers de l’Ouest algérien, possède des traits distinctifs notables. Par exemple, le "qaf" est souvent prononcé "kaf", et le "kaf" devient parfois "chin" une transformation phonétique qui rend l’accent de Tounane immédiatement reconnaissable pour les Algériens familiers de la région. 

Ce parler est le fruit d’une histoire linguistique façonnée par les migrations, les contacts interrégionaux et les influences culturelles diverses. Outre le langage, les traditions orales, les fêtes religieuses, les pratiques culinaires (comme les plats à base de pois frais ou les galettes locales), et les tenues traditionnelles témoignent d’un fort enracinement culturel. Les jeunes générations, bien qu’attirées par les modes de vie urbains, restent liées aux rituels familiaux et aux coutumes. La présence d’une diaspora importante a aussi renforcé cette identité, les émigrés cherchant souvent à préserver leurs racines, à travers les visites annuelles, les échanges, ou les investissements symboliques dans le village. La culture à Tounane, c’est donc un équilibre entre continuité et adaptation, entre mémoire et modernité.


Tounane aujourd’hui : entre défis ruraux et espoirs d’avenir

Comme beaucoup de communes rurales algériennes, Tounane fait face à plusieurs défis. L’accès aux infrastructures modernes (eau potable, assainissement, réseaux de transport en bon état, services de santé) reste inégal selon les douars et zones excentrées. L’exode rural a entraîné une perte de main-d'œuvre jeune et une certaine stagnation économique. Toutefois, la commune connaît aussi des dynamiques positives : la population, majoritairement jeune, manifeste un réel potentiel de développement si elle est soutenue par des politiques locales adaptées. Le développement de l’agriculture bio, l’amélioration de la scolarisation, la préservation du patrimoine naturel et culturel sont autant de pistes envisagées par certains acteurs locaux. 

Le tourisme rural, bien intégré et bien pensé, pourrait également jouer un rôle d’accélérateur en valorisant les atouts de Tounane tout en générant des emplois locaux. La résilience de Tounane réside surtout dans sa communauté, très attachée à son village et prête à s’impliquer dans son avenir. L’enjeu est désormais de passer d’un développement de subsistance à un développement durable, qui respecterait l’identité du lieu tout en offrant de meilleures conditions de vie aux habitants.


vendredi 15 août 2025

Sites et lieux touristiques à Ghazaouet, Voici les principales attractions touristiques de la commune :

1. Le port de Ghazaouet

  • Port mixte dédié au commerce et à la pêche, essentiel dans l’économie locale. Il facilite aussi les liaisons maritimes, notamment vers Almería en Espagne (ferries opérés par Trasmediterranea) (Wikipédia, voyages-menara.com).

  • Son activité dynamique et son patrimoine maritime en font un lieu incontournable pour découvrir la vie locale (voyages-menara.com, Wikipédia).

2. Les Îles des Deux Frères

  • Deux rochers emblématiques, appelés Ad Fratres par les Romains, qui émergent à quelques centaines de mètres de la côte. Ils font partie de l’identité visuelle et historique de Ghazaouet (Wikipédia).

3. Le phare de Ghazaouet

  • Construit en 1868, ce phare de 14,5 m de haut est encore opérationnel. Il guide les navires à une portée de 22 milles nautiques (Wikipédia).

  • Il constitue une attraction prisée pour sa valeur historique et panoramique (Wikipédia).

4. Plages remarquables

  • Divers sites balnéaires accessibles depuis Ghazaouet offrent des plages de sable et galets :

    • Plage Oued Abdellah, très proche du centre-ville.

    • Plage de Boukhnais, à une courte distance du port.

    • Plage B'hira, grande et mélangée (sable et galets).

    • Sinda Youchae, très prisée pour sa beauté tranquille (Wikipédia, voyages-menara.com).

5. Les collines (Tient)

6. Infrastructure et culture locale

  • Ghazaouet dispose de structures culturelles et sportives variées : salle omnisport, terrains de football, bassin de natation, maison de jeunes, centre culturel, médiathèque et bibliothèque (ghazaouet.baladiya.dz).

  • Ces équipements enrichissent l’offre touristique en encourageant les échanges culturels et les loisirs.

7. Attraits culinaires

  • La ville est réputée pour ses spécialités de fruits de mer fraîches, notamment sardines, maquereaux et autres poissons locaux (Wikipédia).

  • Les visiteurs apprécient également la gastronomie locale et la convivialité des établissements en bord de mer (voyages-menara.com, Wikipédia).

8. Potentiel de développement touristique

  • Des projets envisagés comprennent la création d’un port de plaisance, le développement d’infrastructures hôtelières, le cabotage vers des plages isolées, et la valorisation de la forêt de Lalla Ghazouane (Patrimoine.dz).


Ghazaouet offre une richesse touristique multiple : patrimoine maritime (port, phare, rochers Ad Fratres), plages pittoresques, sites historiques (forteresse berbère, colline légendaire), activités culturelles, gastronomie et un potentiel de développement durable. Son équilibre entre tradition, nature et accessibilité en fait une destination attrayante à découvrir.

Ghazaouet : « La cité des Deux Frères » ou « La sentinelle des Trara »

Ghazaouet : La porte d'entrée du grand ouest 

La commune de Ghazaouet, située dans la wilaya de Tlemcen, est l’une des principales villes côtières de l’ouest algérien. Elle se trouve à environ 72 km de Tlemcen, au pied du massif des Trara et en bordure de la mer Méditerranée, ce qui lui donne une position stratégique entre montagne et mer.

Ghazaouet, il fait bon vivre 

Avec une superficie d’environ 28 km² et une population estimée à plus de 34 000 habitants, Ghazaouet bénéficie d’un climat méditerranéen tempéré, idéal pour les activités maritimes, agricoles et touristiques.

Ghazaouet, un port au potentiel énorme 

Son port, l’un des plus importants d’Algérie, est à la fois commercial et de pêche. Il est aussi un point de départ pour les liaisons maritimes vers l’Espagne (notamment Almería). La pêche, notamment de la sardine, constitue une activité économique centrale.

Ghazaouet, De Rome à l'Emir Abdelkader

Historiquement, Ghazaouet fut connue sous le nom romain Ad Fratres, puis Nemours pendant la colonisation française. Elle est aussi marquée par le passage de l’émir Abdelkader et ses batailles dans les montagnes de Traras.

Un peuple de "pêcheur", pieux

Sur le plan religieux et culturel, Ghazaouet possède un riche héritage islamique. L’islam sunnite malikite y est pratiqué majoritairement, et les traditions religieuses restent bien ancrées dans la vie locale. La Mosquée Sidi Boumediene de Ghazaouet est une mosquée emblématique de la ville. Située dans un quartier central, elle est non seulement un lieu de prière, mais aussi de transmission religieuse, de savoir coranique et d’enseignement moral.

Tourisme en vogue à Ghazaouet 

La ville connaît également un essor touristique : plages (Porsay, Tafasout), collines boisées, criques naturelles et villages alentours attirent les visiteurs. Des projets de développement touristique durable sont en cours, notamment un port de plaisance, des zones hôtelières, et la valorisation de la forêt de Lalla Ghazouane.

Diversité économique de Ghazaouet

L’économie de la commune est diversifiée : outre la pêche, on y trouve l’industrie du zinc (ALZINC), une usine de céramique (CERAMIG), des conserveries de poissons et un artisanat local vivant (poterie, menuiserie).

Ghazaouet, un port sur le point de décoller 

Enfin, Ghazaouet se distingue par son équilibre entre modernité et tradition. Elle allie une histoire millénaire, un patrimoine islamique vivant, une vocation maritime forte, et un potentiel touristique prometteur, faisant d’elle une commune originale et dynamique du littoral algérien.

Maghnia, Toujours à découvrir


Vous êtes sur le boulevard principal de Maghnia, boulevard du premier novembre. 
Vous apercevez le rond point  des martyrs. 
Remarquez les arbres récemment plantes et mes bancs tout neuf à disposition des habitants. 
Ils ne manquent que des toilettes publics.
Bravo pour ce travail 

jeudi 14 août 2025

Mascara : Reprise des travaux de la grande mosquée-pôle


Le wali de Mascara, Fouad Aïssi, a supervisé le lancement de la reprise des travaux de réalisation de cet édifice cultuel appelé à devenir un centre de rayonnement religieux et civilisationnel dans la wilaya.

Le wali, qui a indiqué que la priorité actuelle est d'achever les travaux de la salle de prière, a affirmé que les autorités, visent à ouvrir la salle de prière aux fidèles à l'occasion de l'Aïd El-Adha de l'année prochaine.

Selon la direction des Equipements publics, les opérations restantes pour la concrétisation du projet dont le taux d'avancement des travaux est évalué à 65%, concernent, notamment, la décoration du minaret, l'aménagement de la salle de prière pouvant accueillir plus de 10.000 fidèles, la construction du dôme principal (la Koubba) avec une attention particulière à son aspect esthétique, ainsi que l'aménagement extérieur de l'esplanade du site.

Les travaux projetés prévoient également la réalisation des salles d'enseignement du Saint Coran, une bibliothèque et ses annexes, un espace d'exposition, une salle d'archives, une salle de conférences, une école coranique, un espace d'hébergement pour les invités, des espaces verts, une fontaine et des aires de repos et un parking de 120 places.

De son côté, le directeur des Affaires religieuses et des Wakfs, Ali Zenadra, a déclaré à l'APS que cette grande mosquée, dont la gestion sera confiée à sa direction, deviendra un centre de rayonnement religieux dans la région. Elle accueillera tout au long de l'année diverses activités religieuses, telles que des conférences, des concours de mémorisation du Coran et des hadiths, des lectures collectives du Coran, ainsi que des chants religieux (Madih).

Elle assurera également une activité pédagogique religieuse à travers l'enseignement coranique et des cours spécialisés en sciences islamiques.

La future mosquée-pôle abritera aussi deux bureaux, l'un pour les fatwas, l'autre pour l'observation du croissant lunaire, et servira de cadre à la célébration des fêtes nationales et religieuses, a fait savoir le même responsable.( Le Quotidien d'Oran, par R.N, le 14 août 2025). 

mercredi 13 août 2025

Tlemcen: Des produits artisanaux à des prix abordables ?


La Chambre de l'artisanat et des métiers de la wilaya de Tlemcen a programmé l'organisation de 21 expositions de produits de l'artisanat, durant la saison estivale en cours.

M. Othmane Boussaïd a précisé à l'APS que parmi ces expositions, 13 seront organisées sur les plages de Marsa Ben M'hidi et Honaine, sur le plateau de Lalla Setti, ainsi que dans l'hôtel mitoyen.

Il est également prévu des expositions à la forteresse et la place du Mechouar, sur l'esplanade extérieure de la forteresse du Mechouar, au Palais de la culture et à la gare routière de Tlemcen.

Ces expositions, qui se poursuivront jusqu'à fin septembre prochain, verront la participation d'environ 180 artisans, dont certains venus des wilayas du Sud, exposant des produits en cuir, des objets d'art, de la vannerie, des textiles, ainsi que des confiseries telles que le nougat, entre autres.

A cette occasion, des sessions de formation seront organisées au profit de certains artisans participants autour des techniques de présentation, de vente et de promotion des produits artisanaux.(Le Quotidien d'Oran, par R.N, le 13 août 2025). 

Le légendaire et emblematique souk de Maghnia

 Souk emblematique de Maghnia 

Le souk de Maghnia, situé dans la wilaya de Tlemcen, est un lieu emblématique du commerce traditionnel algérien. Il est particulièrement réputé pour la qualité exceptionnelle de ses épices, qui attirent des visiteurs de tout le pays.

Le savoir faire Maghnaoui, Maghnia 

Les étals du marché couvert et de la rue Tindouf sont ornés de pyramides colorées d'épices, créant un spectacle visuel captivant. Les commerçants locaux, héritiers d'un savoir-faire ancestral, préparent leurs produits sans additifs chimiques, en les moulant et torréfiant selon des recettes traditionnelles. Cette authenticité confère aux épices de Maghnia une saveur unique, recherchée par les connaisseurs .

Dynamique de Maghnia 

Le marché de Maghnia est également un centre commercial dynamique, attirant des clients de diverses régions, notamment d'Alger, d'Oran, de Aïn Témouchent, de Sétif et de Constantine. Il est particulièrement fréquenté lors du mois sacré du Ramadan, période où l'activité commerciale atteint son apogée .

Souk traditionnel et avenir à Maghnia 

Cependant, ce souk n'est pas exempt de défis. Certains habitants expriment des préoccupations concernant l'occupation illégale des espaces publics, la saleté et le manque d'infrastructures adéquates. Des efforts sont nécessaires pour améliorer l'organisation du marché et préserver son caractère traditionnel tout en répondant aux besoins de la population.

Le rendez de l'extreme ouest de L'Algérie

Le souk de Maghnia est un carrefour vivant de commerce et de culture, où se mêlent tradition et modernité. Il demeure un lieu incontournable pour ceux qui souhaitent découvrir l'authenticité du commerce algérien et la richesse de son patrimoine culinaire. 

Nedroma, histoire, culture et modernisation

1. Nédroma, Une cité historique 

Nichée sur les hauteurs du massif des Trara, dans la wilaya de Tlemcen, Nedroma est une cité historique à l’identité unique. Impactée au XIIᵉ siècle par les Almohades dont le premier émir est de Nédroma , elle repose sur  une cité berbère et a accueilli des vagues de réfugiés andalous, ce qui a profondément marqué son architecture, sa culture et ses traditions.


2. Nédroma, Djebel et écrin naturel en terrasses

La ville s'étend en terrasses le long des pentes du djebel Fellaoucène, dans un cadre naturel verdoyant. Sa position élevée lui confère un charme unique, offrant de magnifiques vues sur les montagnes ainsi qu’une agréable fraîcheur. Bien que située dans une zone enclavée, Nedroma connaît un développement continu, une croissance urbaine soutenue et une population dynamique, qui font de cette cité un lieu remarquable.

3. Nedroma, Une médina authentique

Le tissu urbain de Nedroma est resté fidèle à son passé : ruelles étroites, médina bien conservée, portes anciennes, remparts, hammams, maisons à patios intérieurs, et une harmonie architecturale de couleurs douces.


4. Un chef-d’œuvre : la Grande Mosquée de Nedroma 

L’un de ses joyaux est la Grande Mosquée de Nedroma, érigée en 1145, un exemple remarquable de l’art almoravide. Elle abrite aussi le plus ancien minbar connu du monde musulman. La cité est riche de vestiges historiques parfaitement intégrés. Les murailles anciennes sont presentes pour ceux qui savent observer. Ainsi, les habitants de Nedroma continuent à fréquenter « Hammam El Bali », un bain construit il y a plus de neuf siècles. Il doit être le plus ancien bain traditionnel de l'Algérie. Incroyable, après plus de 1000 ans, Il est historique et toujours fonctionnel.


5. Nedroma, Djebala  et ses traditions toujours vivantes

La richesse de Nedroma ne s’arrête pas à son bâti. Elle est aussi porteuse d’un patrimoine immatériel vivant : musique andalouse, fêtes religieuses, vêtements traditionnels et artisanat y perdurent. 

Le souk de Nedroma, tous les jeudi, est un marché traditionnel très important pour la ville. Il se trouve dans la vieille médina, avec ses ruelles étroites et ses boutiques qui vendent des produits locaux. On y trouve surtout de l’artisanat comme la poterie, le tissage, la broderie, ainsi que des épices, des fruits secs et des produits du terroir. Ce souk est connu pour la qualité de ses produits, notamment ses épices aux saveurs uniques, héritées des traditions andalouses. C’est aussi un lieu de rencontre pour les habitants, où ils échangent et perpétuent leurs savoir-faire. En résumé, le souk de Nedroma n’est pas seulement un marché, c’est un vrai patrimoine vivant qui reflète l’identité culturelle de la ville.


6. Nedroma, Une cité d’érudition et d’élites

Longtemps appelée la "ville des cadres", Nedroma a formé de nombreuses élites algériennes. Elle est connue pour son attachement à l’éducation, son bilinguisme et sa tradition intellectuelle.Nedroma est une ville reconnue pour avoir produit plusieurs élites importantes qui ont marqué l’histoire culturelle et intellectuelle de l’Algérie. Parmi elles, on peut citer Ibn Khaldoun El Nedrmi, un grand érudit et historien dont les travaux ont eu une grande influence. Il y a aussi Cheikh Abdelkader El Nedrmi, un savant religieux respecté pour son savoir et son rôle spirituel dans la région.

Même si Abdelhamid Ben Badis est né à Constantine, il a entretenu des liens culturels forts avec Nedroma, notamment à travers son travail dans le domaine de la réforme religieuse et de l’éducation. Enfin, la ville est aussi liée à la musique andalouse grâce à des figures comme Mohamed El Anka, un maître reconnu qui a contribué à faire connaître ce genre musical en Algérie.

En résumé, Nedroma est une cité qui a su former et inspirer des personnalités majeures dans différents domaines, reflétant ainsi son riche patrimoine intellectuel et c


7. Un patrimoine valorisé et protégé

Inscrite sur la liste indicative de l’UNESCO en 2002, la ville a bénéficié d’un plan de sauvegarde en 2025. Elle est aujourd’hui considérée comme un joyau du patrimoine national. Nédroma est réputée pour son cachet architectural particulier, ses ruelles étroites, ses maisons anciennes et son antique place « Terbiâa » (carrée),  est une destination de choix pour les touristes curieux. Nul besoin d'etre historien pour visiter Nedroma.  


8. Etre Nedromi, Nedroma, Une identité rare et harmonieuse

Son originalité réside dans sa capacité à préserver son âme andalouse, tout en restant ancrée dans le Maghreb. Nedroma incarne l’équilibre entre héritage ancien et vitalité contemporaine. Les habitants parlent principalement l’arabe algérien, mais avec des particularités dialectales propres à la région.  Certains usages et expressions sont spécifiques à Nedroma, témoignant de son histoire singulière. Les habitants perpétuent aussi des pratiques artisanales traditionnelles comme la broderie, la poterie, et le tissage. Les habitants sont attachés à leur médina et à leurs coutumes, tout en s’adaptant aux évolutions contemporaines.


9. Abdelmoumen, fondateur visionnaire, 

Nedroma, capitale du Maghreb

La ville de Nedroma doit en grande partie son existence et son développement à Abdelmoumen Ibn Ali, premier calife almohade. Originaire de la région, il fonda la cité au XIIᵉ siècle sur les ruines d’une ancienne agglomération berbère. Visionnaire et stratège, Abdelmoumen fit de Nedroma un centre spirituel et politique important, favorisant l’installation des savants, des juristes, et des artisans andalous fuyant l’Espagne après la Reconquista. Il y posa les bases d’un urbanisme structuré, autour de mosquées, de medersas et de marchés, qui allaient façonner l’identité de la ville pour les siècles suivants

10.Projet d’autoroute, Ghazaouet-Nedroma-Maghnia-Tlemcen

La ville de Nedroma bénéficiera à l'avenir d’un lien routier stratégique grâce à la « pénétrante de Ghazaouet », une autoroute en cours de construction sur environ 41 km. Elle reliera le port de Ghazaouet à Maghnia, passant par Nedroma, et permettra une connexion plus directe à l’autoroute Est‑Ouest. Un premier tronçon de 13 km entre le port et le village d'El Assa (commune de Nedroma) est déjà attribué et en réalisation.

Ce projet s’inscrit dans une stratégie nationale de désenclavement : il vise à relier les villes côtières du nord-ouest algérien aux grandes infrastructures autoroutières, favorisant l’accessibilité et le développement local.

mardi 12 août 2025

Pour tout connaitre de Maghnia

 Position stratégique de Maghnia

Nichée à l’extrême nord-ouest de l’Algérie, dans la wilaya de Tlemcen, la commune de Maghnia se démarque par son riche passé, sa position stratégique et son identité culturelle unique. Située non loin de la frontière marocaine, elle occupe un territoire de 249 km² et abrite aujourd’hui plus de 200 000 habitants.

Maghnia, l'ancienne Numerus Syrorum

Son histoire plonge ses racines dans la préhistoire, comme en témoignent les vestiges lithiques retrouvés dans ses environs. À l’époque romaine, elle était connue sous le nom de Numerus Syrorum, un poste militaire occupé par une garnison de soldats syriens, ce qui en faisait la position romaine la plus occidentale de la Maurétanie Césarienne.

Lalla Maghnia, identité et spiritualité

Avec l’arrivée de l’Islam, Maghnia devient un lieu de spiritualité autour de la figure de Lalla Maghnia, une sainte locale vénérée encore aujourd’hui. Son mausolée, la gouba, est un lieu de recueillement toujours fréquenté. Cette figure a profondément marqué l’identité de la ville, qui portera son nom à travers les siècles.

Maghnia, foi et modernisme

La spiritualité de la ville se reflète également dans son architecture religieuse, notamment à travers la mosquée El Atik (mosquée Sidi Boussaid), l’une des plus anciennes et emblématiques de Maghnia. Située au cœur du tissu urbain traditionnel, elle est un repère culturel et spirituel pour les habitants. Elle incarne l’histoire religieuse de la ville, avec son minaret sobre et son espace intérieur à l’architecture authentique, témoin des influences andalouses et maghrébines.

Maghnia, lieu de passage et de brassage

Grâce à sa position dans le couloir naturel reliant Tlemcen à Fès, Maghnia s’impose comme un carrefour commercial stratégique. Elle a longtemps été un lieu de passage privilégié pour les caravanes et les échanges entre le Nord et le Sud, entre les montagnards et les habitants des plaines. Cette vocation commerciale a façonné une population ouverte, métissée, et riche de multiples influences.

Pendant la colonisation française, la ville fut rebaptisée Marnia et conserva son rôle agricole. Après l’indépendance, elle bénéficia de politiques de développement qui ont permis l’émergence d’un tissu industriel : usines de transformation du maïs, textile, céramique, et infrastructures de base, comme la gare ferroviaire ouverte en 1910, toujours en activité. Un projet de ligne à grande vitesse pourrait renforcer à l’avenir sa connectivité avec le reste de l’Ouest algérien.

Maghnia, la capitale des épices   

Mais ce qui confère à Maghnia une notoriété unique en Algérie, c’est sans doute son surnom : « la Qibla des épices ». Dans ses souks, on découvre des étals minutieusement décorés, où les épiciers façonnent des pyramides colorées de cannelle, de safran, de cumin ou de paprika. Même si la ville ne produit aucune épice localement, elle est réputée dans tout le pays pour la qualité de ses mélanges, la finesse de ses arômes et le savoir-faire de ses commerçants. Ce label informel, transmis de génération en génération, continue d’attirer des visiteurs de toutes les régions.

Maghnia, terre des hommes et des femmes d'exceptions

Maghnia est aussi une terre de figures marquantes : Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, y est né. Tout comme la chanteuse et avocate engagée Raja Meziane, ou encore l’acteur Abdelhafid Metalsi. Leur parcours témoigne du dynamisme culturel et intellectuel de la commune.

Tourisme à Maghnia

Maghnia est une destination touristique riche et variée, qui séduit par son mélange d’histoire, de nature et de bien-être. La commune est notamment célèbre pour ses stations thermales, en particulier le Hammam Boughrara, réputé pour ses eaux sulfureuses bénéfiques aux affections dermatologiques et respiratoires. Ce site thermal est en pleine réhabilitation pour offrir un cadre moderne et apaisant aux visiteurs. Hammam Chigueur est plus rustique.

La région de Maghnia offre également de beaux paysages naturels avec les montagnes des Beni-Snous, les gorges de la Tafna, et la plage tranquille de Marsa-Ben-Mhidi, un lieu idéal pour se détendre au bord de la mer Méditerranée.

Le souk traditionnel de Maghnia, animé et coloré, est un incontournable pour découvrir l’artisanat local, notamment les fameuses pyramides d’épices qui ont donné à la ville son surnom de « Qibla des épices ». Souk El Hadj Ahmed : un marché authentique et vivant où l’on trouve épices, artisanat local, textiles, poteries, produits frais et spécialités culinaires

Maghnia propose aussi une gamme d’hébergements confortables, allant des hôtels classiques aux maisons d’hôtes plus intimistes. Maghnia dispose d’hôtels confortables comme l’Hôtel El‑Izza, l’Hôtel Tafna, ainsi que d’autres établissements accessibles

Entre détente, découverte et immersion culturelle, Maghnia offre une expérience authentique, loin des sentiers touristiques classiques, parfaite pour les visiteurs en quête de nature et de traditions vivantes. 

Sources principales :Wikipedia (FR) : Articles sur Maghnia, Ahmed Ben Bella, Raja Meziane, Abdelhafid Metalsi, la gare de Maghnia, et l’histoire romaine de la région.(fr.wikipedia.org/wiki/Maghnia), Algérie 360 :Article intitulé « Une ville, une histoire : Maghnia, du poste romain au pôle agricole » retraçant l’évolution historique et économique de la ville.(algerie360.com), Vitaminedz :Série d’articles historiques sur Maghnia et son patrimoine, notamment Lalla Maghnia et l’époque coloniale.(vitaminedz.com), Paroles de Chefs / Blog culinaire & culturel :Article sur Maghnia, la Qibla des épices, décrivant les pratiques artisanales des épiciers locaux.(parolesdechefs.blogspot.com), Académie de Versailles – Langue Arabe :Dossier pédagogique sur Maghnia, ville des épices et sa place dans l’imaginaire culinaire algérien.(langue-arabe.ac-versailles.fr).