lundi 13 octobre 2025

Arrêt inattendu à Maghnia (Tlemcen) : l’usine de pièces de rechange en suspens, voici les détails

L'industrie automobile algérienne est en émoi suite à l'arrêt inattendu des activités de l'usine de pièces de rechange située à Maghnia, dans la wilaya de Tlemcen. Cette suspension temporaire soulève de nombreuses interrogations et suscite une grande inquiétude parmi les travailleurs et les acteurs du secteur. Quelles sont les raisons de cet arrêt ? 

Zoom sur l'usine TFMHP à Maghnia

Implantée au cœur de la zone industrielle de Maghnia, dans la wilaya de Tlemcen, l'usine TFMHP, spécialisée dans la production de pièces détachées, demeure silencieuse depuis plusieurs mois.

Malgré des investissements conséquents et un équipement de pointe, cette unité de production, propriété de la société TFMHP, est en stand-by. Le propriétaire dénonce une paralysie due à des entraves bureaucratiques, malgré le potentiel pour l'économie locale.

Capacités de production et avantages économiques potentiels de l'usine TFMHP

L'usine TFMHP est dotée d'un four de fusion thermique capable de traiter 13 tonnes de matière première, principalement de l'acier brut. Cette installation permet à l'usine d'atteindre un taux d'intégration industrielle de 100%, une performance rare dans le secteur en Algérie.

De plus, son système de production entièrement automatisé peut produire jusqu'à 20 000 pièces par jour sans intervention humaine, répondant ainsi aux normes internationales de l'industrie 4.0. Si elle était en fonctionnement, cette usine pourrait contribuer à réduire les importations de pièces mécaniques et stimuler l'économie locale.

Le blocage bureaucratique : un frein à l'initiative privée

Le cas de l'usine TFMHP met en lumière les difficultés rencontrées par les entrepreneurs en Algérie. Malgré une usine prête à produire, le propriétaire se heurte à des obstacles administratifs qui empêchent l'obtention des autorisations nécessaires.

Cette situation soulève des questions sur l'environnement des affaires en Algérie, où malgré les discours officiels favorables à la relance industrielle, des blocages bureaucratiques persistent.

Les autorités locales et nationales sont donc interpellées pour lever ces entraves et permettre à des projets stratégiques de voir le jour. Dans un contexte économique tendu, chaque jour de blocage représente une perte pour l'économie nationale, accentuant le besoin urgent de diversification.( Maghreb Émergent, par Adrian Nair, le 8 sept 2025). 

vendredi 3 octobre 2025

Le véritable sens du Baroud d’Honneur, le saviez vous ?


Le terme si souvent utilisé en français trouve son origine dans l'agression coloniale de l'Algérie au XIXᵉ siècle. Baroud vient de l'arabe maghrébin بارود (baroud), qui signifie poudre à canon.


Lorsque les troupes françaises envahissent l'Algérie, elles font face à une résistance héroïque. Les cavaliers et combattants algériens, malgré un rapport de force inégal, se lançaient parfois dans une dernière charge désespérée, les armes à la main, en sachant qu'ils allaient périr.

Ces assauts n'étaient pas motivés par l'espoir de victoire immédiate, mais par la volonté de mourir debout, avec honneur et dignité.

Impressionnés par cette bravoure, les officiers français qualifiaient ces ultimes combats de « baroud d'honneur ». L'expression est ensuite entrée dans la langue française pour désigner une action héroïque, mais presque perdue d'avance.

En réalité, chaque baroud d'honneur mené par les Algériens symbolisait l'esprit de résistance, la fierté et la détermination d'un peuple refusant de plier face à l'agression.

Aujourd'hui encore, l'expression porte la mémoire de ces cavaliers et résistants qui ont préféré la mort libre à la soumission.

voilà l'esprit algérien et la culture algérienne...

Sources :

Julien, Charles-André. Histoire de l'Algérie contemporaine. Presses Universitaires de France, 1964. 

Stora, Benjamin. Histoire de l'Algérie coloniale (1830-1954). La Découverte, 1991.

Larousse, entrée « Baroud d'honneur » : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/baroud/7855

mercredi 24 septembre 2025

Quelques personnalités de la région de Maghnia

En dehors d' Ahmed Ben Bella , né à Maghnia en 1916 et premier président de l'Algérie indépendante, la région de Maghnia — située dans la wilaya de Tlemcen , à l'extrême ouest de l'Algérie, près de la frontière marocaine — a vu naître ou a été le théâtre d'action de plusieurs personnalités influentes dans les domaines politique, religieux, culturel, militaire et intellectuel . Voici quelques-unes des figures les plus connues, issues de Maghnia ou de sa région proche (Beni Snous, Souahlia, Sidi Djillali, etc.) :


1. Cheikh El Haddad (Mohamed El Haddad)

  • Origine : Né à Souahlia (commune voisine de Maghnia, à une dizaine de kilomètres).
  • Rôle : Grand ouléma et résistant spirituel contre la colonisation française.
  • Particularité : Il fut l'un des premiers à appeler à la résistance pacifique et à la préservation de l'identité islamique et arabe face à l'assimilation coloniale. Il a fondé des écoles coraniques et encourage l'enseignement en arabe.
  • Héritage : Considéré comme un pionnier du mouvement réformiste en Algérie occidentale.

2. Mohamed Boudiaf

  • Lien avec la région : Bien que né à Ouled Madhi (M'Sila), Boudiaf a eu des liens étroits avec l'ouest algérien durant la guerre de Libération. Il a opéré dans la région de Tlemcen-Maghnia, notamment via les réseaux du FLN transfrontaliers avec le Maroc.
  • Rôle : Membre fondateur du FLN , l'un des chefs historiques de la Révolution , et président de la Haute Autorité d'État en 1992 (assassiné peu après).
  • Note : Bien qu'il ne soit pas originaire de Maghnia, son action dans la région en fait une figure associée à l'histoire locale de la résistance.

3. Abdelkader El Hachemi

  • Origine : Issu d'une famille influente de Maghnia .
  • Rôle : Militant nationaliste dans les années 1930–1940, proche des idées du mouvement Jeune-Algérien et des Oulémas .
  • Contribution : A participé à la mobilisation politique locale contre le code de l'indigénat et a soutenu les candidatures nationalistes aux élections municipales.

4. Colonel Lotfi (Lotfi Ben Ali)

  • Origine : Né dans la région de Tlemcen , il a mené plusieurs opérations militaires dans le secteur de Maghnia-Souahlia pendant la guerre d'indépendance.
  • Rôle : Commandant de la Zone autonome de l'Ouest oranais , il a coordonné les actions de guérilla contre l'armée française et assuré des liaisons avec le Maroc , base arrière du FLN.

5. Cheikh Brahim Boushaki (lien indirect mais significatif)

  • Bien que né à Thénia (Kabylie), il a eu des échanges intellectuels avec les oulémas de l'ouest , notamment ceux de la région de Tlemcen-Maghnia. La région était partie du réseau des écoles soutenu par l' Association des Oulémas Musulmans Algériens .

6. Figures culturelles et littéraires

  • Ahmed Azeggagh (1942–2022) : Écrivain et journaliste originaire de la wilaya de Tlemcen (bien qu'il soit né à Oran, ses racines familiales plongent dans la région de Maghnia). Il a souvent évoqué l'ouest algérien dans ses œuvres.
  • Poètes et chanteurs locaux : La région de Maghnia est connue pour sa richesse en chants andalous , poésie populaire et tradition orale . Des artistes comme Cheikh El Hasnaoui (bien qu'originaire de Sidi Bel Abbès) ont influencé la scène culturelle locale.

7. Moudjahidine et chefs locaux de la Révolution

Plusieurs chefs de katiba (unités de combat) originaires de Maghnia, Souahlia, Beni Snous ou Sidi Djillali ont joué un rôle crucial dans la guerre d'indépendance, notamment :

  • Si Ahmed Bencherif (Souahlia) : Responsable logistique et recrutement.

  • Si Mohamed Boukrouh (Maghnia) : Coordinateur des réseaux de renseignement transfrontaliers.

Leurs noms sont souvent gravés dans les stèles locales , les rues et les commémorations du 1er Novembre .


Maghnia et sa région ont été un berceau de résistance intellectuelle, spirituelle et armée . Entre oulémas réformistes , moudjahidines discrets , militants politiques et figures culturelles , ce parti de l'Algérie occidentale a contribué de manière significative à la conscience nationale algérienne .