Des vergers d'agrumes décimés par les vents.

Les violentes rafales de vent qui se sont récemment abattues sur toute la wilaya de Tlemcen ont décimé des vergers entiers d'agrumes et sérieusement compromis les prochaines récoltes des agrumes dans les grandes zones de production de Hennaya, Sebâa Chioukh, Aïn Youcef, Maghnia, Remchi et Bensekrane. Des dégâts importants ont été constatés selon des agriculteurs de ces localités. « C'est une vraie catastrophe ! Les vents forts ont causé la chute des agrumes. Il y a 70 % de pertes. Ils ont cassé des branches et renversé les arbres ! Même les brise-vents protégeant les orangers n'ont pas résisté à la vitesse et la puissance des vents qui ont soufflé à forte intensité pendant près de trois jours. Pour les zones non protégées et sans coupe-vents les dégâts sont pires encore ! Les quantités d'agrumes ramassées par terre sont énormes, on n'a jamais vu une telle perte ! », se lamente un agriculteur de Hennaya. Un autre producteur d'agrumes de Sebâa Chioukh a souligné que « les pertes sont considérables, nous avons tout perdu ! Nos vergers agrumicoles sont aujourd'hui sinistrés. Pourtant nous avons beaucoup investi pour faire pousser ces plantations arboricoles. La remise en valeur des terres, la réalisation des haies de protection contre les vents, les installations de l'irrigation au goutte-à-goutte et les traitements phytosanitaires, ça nous a coûté très cher ! Tout ce que l'on souhaite c'est que l'Etat nous indemnise de ces pertes importantes que nous venons de subir ! ». 

De nombreux mandataires activant dans ce domaine ont eux aussi reçu le coup de ces dégâts inattendus. « J'ai dû payer plus de 1 milliard à un agriculteur pour pouvoir cueillir les quantités d'oranges de ses vergers et les vendre au marché de gros de légumes et fruits d'Abou-Tachfine, mais j'ai tout perdu même si c'est encore difficile à évaluer ! Sur certaines rangées, il y a 100% de pertes en raison de l'exposition des arbres au vent ! J'ai aussi dépensé beaucoup d'argent pour irriguer les vergers avec des citernes et entretenir les vergers. Je dois encore payer des ouvriers pour procéder au ramassage des fruits tombés au sol. La majorité des oranges ne sont pas encore mûres mais elles sont juteuses », a affirmé un mandataire de Maghnia, très triste. Heureusement les oliviers ont été épargnés à cause de la cueillette précoce lancée il y a trois semaines. Au niveau de certains tronçons routiers de ces localités, les fruits ramassés sont cédés à bas prix. « J'ai acheté 10 kilogrammes d'oranges à raison de 40 dinars le kilo, ce n'est pas cher du tout, pour en faire du jus en cette période de Covid-19 », a indiqué hier un automobiliste rencontré au lieu-dit Tâaounya. Ils sont nombreux à stationner sur les accotements de la RN 22 reliant Hennaya à Remchi, pour faire leurs emplettes. Les oranges de petits calibres sont cédées à 20 DA, les plus grosses à 40 DA. Selon nos informations, la superficie agrumicole totale de la wilaya est estimée à plus de 600 hectares. Le quotidien d'Oran.

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