Si Ahmed Ben Bella, élu premier président en
1963 avant d’être renversé en juin 1965, est originaire de Maghnia , tous ceux qui lui ont succédé viennent de
l’Est. Boumédiène était de Guelma, Bendjedid d’Annaba, Boudiaf de
Msila, Kafi de Skikda et Zéroual de Batna. Pendant quarante ans, les
Algériens ont évoqué la prédominance du clan BTS (Batna,
Tébessa, Souk Ahras). Il faudra attendre l’arrivée au pouvoir, en
1999, d’Abdelaziz Bouteflika pour voir ce clan céder sa place . Né de parents originaires de Tlemcen – ils s’étaient installés
dans les années 1930 à Oujda , où leur fils aîné verra le jour
en mars 1937 -, l’ancien ministre de Boumédiène
parvient à déplacer le curseur du pouvoir de
l’Est vers l’Ouest. Jusqu’à la fin des années 2000, on pouvait ainsi
dénombrer dans ses gouvernements pas moins de douze
ministres natifs de Tlemcen ou de ses environs. Du
jamais vu ! (Jeune Afrique - juillet 2015 ). La région de l'ouest en profite-elle réellement ? vaste sujet ... A Tlemcen un homme a fait changer des choses : Abdelwahab Nouri, préfet de Tlemcen pendant neuf ans, avant d’être ministre de l’Agriculture, en 2013. Son arrivée dans cette
métropole de plus de 1 million d’habitants, il la doit à sa rencontre
avec le président en 2004, à Sétif. Admiratif devant la nouvelle
université des Hauts Plateaux, Bouteflika se tourne vers ce commis de
l’État tout en rondeur : « Je vous emmène à Tlemcen, faites-y la même
chose. » Nouri quitte aussitôt Sétif pour partir à la conquête de
l’Ouest.Son prédécesseur, Zoubir Bensebane, était surnommé par les Tlemcéniens
Rocky el-Beznassi (« Rocky le businessman ») en raison, dit-on, de son
goût immodéré pour les affaires. Nouri, lui, est baptisé mouwazaa
el-arzaq (« distributeur de richesses »). Avec cet inspecteur des
finances originaire des Aurès, le robinet des subventions coule à flots.
Université, hôtels, logements, musées, aéroport, routes, les chantiers
poussent comme des champignons.
Mais comment peut-on dire que Tlemcen a été choyée par Bouteflika alors que
sa zone industrielle manque cruellement d’eau, de gaz et d’électricité ?
Danone et Cevital sont à Béjaïa, Condor à Sétif et Renault à Oran. À
Tlemcen, nous avons le prestige du pouvoir, sans plus. »
(jeune afrique-juillet2015)
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