samedi 29 octobre 2011

Abdelkader Secteur : Un grand petit gars de chez nous !

Ce quadragénaire aux cheveux grisonnants est un fin chroniqueur , doublé d’une acuité de sociologue pour dénicher nos absurdités, qu’il sait rendre, sans trop en rajouter, hilarantes et donc touchantes.
À mon  étonnement, il  n’avait pas eu d’interview car mis à part cette représentation dans le temple du média algérien, son statut d’artiste “YouTube” ne suffisait  pas à lui donner le cachet d’artiste “officiel”.
 Quand je l’ai rencontré, entouré, de son frère et du manager de Kos Production, les choses ont changé .Dans le luxueux  Hilton d’Alger, la moustache s’est affinée, le trois quart chic n’a plus rien à voir avec le costume léger dont il retroussait les manches dans ses spectacles .
 La dégaine n’a pas changé, toujours très avenant, aimable et surtout souriant. Après ce passage à la radio, les choses n’ont pas décollé comme il le croyait. “J’avais  perdu l’espoir de trouver les personnes qui m’aideraient  à introduire ce milieu, une main forte, un Boukhars, par exemple”.
C’est en février 2009 que tout bascula pour lui. “Quand il m’a vu, il a dit dans son téléphone, le voilà, il est en face de nous”, “ces personnes me cherchaient depuis cinq jours à Ghazaouet, ils m’ont dit qu’il y avait un grand artiste en France  qui a vu un de mes CD et il est tombé par terre de rire”, Abdelkader ne comprend pas, soupçonne un canular, un Français qui rit à ses blagues, ce n’est pas possible, à moins qu’il ne comprenne parfaitement l’arabe !
On lui annonce que c’est “Jamel Debbouze  Il te cherche pour travailler avec toi”. Abdelkader Secteur accepte sans hésitation, il avait déjà son visa, “hamdoulah”.
Le metteur en scène, Mohamed Hamidi, me donnait des conseils et m’enlevait les passages trop longs. D’ailleurs c’est lui qui m’avait fait découvrir à Jamel Debbouze, il est de Nedroma, ma région, nos familles se connaissent. Le 16 mai, j’ai commencé officiellement mon spectacle, tous les samedi, à guichets fermés !”
 Jamel avait dit à l’animateur, qui s’étonnait qu’il ramène un comique d’Algérie, que lui-même s’inspirait de moi. “Même dans le film qu’il a tourné (Hors la loi, la suite d’Indigènes, de Rachid Bouchareb), il demande que je sois avec lui.” C’est ainsi qu’Abdelkader Secteur se retrouve à jouer un rôle-clé dans cette suite.
 “J’ai eu peur de parler le français d’un Français  mais le rôle n'en demandait pas tant, au contraire, pour sa crédibilité mais le plus que j’avais est que le réalisateur Bouchareb est de Maghnia, donc j’étais vraiment à l’aise.” La question de la langue lui est souvent posée en le comparant à Fellag, mais pour lui, c’est tout choisi. “ Jamel  me demande de mettre plus de français dans mes spectacles, je dis d’accord, je fais comme tu veux, mais je ne dépasse pas 30% à 35% de français, parce que si je le fais à 100% en français, je perdrai le public qui m’a lancé, et ça jamais !”
Et ce n’est pas le seul principe auquel s’attache notre humoriste, qui  reste un père de famille. Trois filles déjà, dont une qui n’a que trois mois.

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