lundi 12 décembre 2016

Mohammed Khémisti, né le 11 août 1930 à Maghnia


Image illustrative de l'article Mohamed Khemisti Bachelier option mathématiques, il s'inscrit à la faculté de médecine de Montpellier. Il est donc en France lorsque la révolution du 1er novembre 1954 est déclenchée. Dès la création de l'Ugema, l'Union Générale des étudiants musulmans algériens, Mohamed Khemisti y milite. Secrétaire général de la section de Montpellier, il fera partie du comité exécutif à Paris, puis présidera le congrès de la première organisation étudiante.
Il participe à la création de l'équipe de football du FLN, dont il fut le chef de délégation lors de ses pérégrinations à travers tous les continents. En 1957, lors du Festival mondial de la jeunesse à Moscou, la délégation présidée par Mohamed Khemisti, partie de Paris en train, gagna Moscou en traversant l'Allemagne et les pays de l'Est, acclamée à chaque arrêt par les populations . Sur place, l'enjeu était de taille : pour la première fois, une délégation algérienne était présente dans une grande manifestation internationale.Les patriotes algériens apprennent, non sans surprise, que les organisateurs du festival leur refusaient de défiler avec leur drapeau national. A cette occasion, Mohamed Khemisti, malgré son jeune âge, se montra fin politique et fit preuve de diplomatie et de fermeté. Il dira : «La présence du drapeau algérien ne se négocie pas. C'est pour lui que nous sommes là.» Au stade Lénine, Nikita Khrouchtchev, secrétaire général du Pcus, et Nikolaï Boulganine, président du Conseil des ministres, ne se seront levés qu'une seule fois : c'était pour saluer le drapeau vert et blanc au croissant de lune, à l'étoile, frappée de rouge, symbole de l'Algérie en lutte.
 La délégation qu'il préside se rend en Chine et au Viet Nam, où elle est accueillie très chaleureusement. Elle sera reçue par Chou En Laï, Premier ministre de la République populaire de Chine, puis par Ho Chi Minh, le grand dirigeant vietnamien. De retour en France, il est arrêté le 12 novembre 1957 à Montpellier et transféré à la prison d'El Harrach, où est déjà incarcéré son frère, Mekki. En prison, il écrit un livre sur sa vie et ses conditions d'incarcération. Un manuscrit qui n'a pas été retrouvé.  Libéré en 1960, mais menacé, il se rend clandestinement en Suisse déguisé en prêtre. Sur place, il est chargé de différentes tâches et se déplace en Europe et partout dans le monde au profit de l'Algérie.
Après le cessez-le-feu, le 19 mars 1962, il est désigné pour faire partie de l'Exécutif provisoire. Après la formation du premier gouvernement algérien, le 27 septembre 1962, le ministère des Affaires étrangères lui est proposé. Toujours élégant, il avait le regard vif derrière les verres fumés de ses lunettes. Durant les six mois qu'il œuvre à la tête de ce ministère, il ne ménage pas ses efforts. Il assiste en 1963 à une rencontre des ministres des Affaires étrangères du Maghreb, tenue à Rabat, de même qu'il se rend à New York, invité à une session de l'ONU en qualité de ministre des Affaires étrangères de l'Algérie.Le jeudi 11 avril 1963, Mohamed Khemisti est victime de l'odieux attentat qui l'emportera à l'âge de 33 ans… Ses obsèques se déroulent en présence de dizaines de milliers de citoyens algériens et de nombreuses délégations étrangères. Il est inhumé au cimetière Lalla Maghnia, dans la ville qui l'a vu naître.Une vie courte mais bien remplie pour ce Maghnaoui !



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