samedi 30 juillet 2016

Wilaya de Tlemcen Power, une région au coeur du pouvoir

L’anecdote est rapportée par l’actuel Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal. À l’époque où il dirigeait le ministère des Ressources en eau, il avait entrepris une tournée d’inspection à Tlemcen, Maghnia et Ghazaouet, trois grandes villes de l’ouest du pays. À la fin du périple, alors que la délégation s’apprêtait à regagner Alger, le ministre décide subitement de changer d’itinéraire en s’imposant une halte à Nedroma, jadis résidence des princes de la dynastie berbère des Zianides, qui y régnèrent entre le XIIIe et le XVIe siècles, et terre d’accueil des musulmans et des juifs chassés d’Espagne après la Reconquista, à une soixantaine de kilomètres au nord-ouest de Tlemcen. Pour justifier ce détour, Sellal, jamais avare de bons mots, lance aux journalistes : « Vous voulez que Hadj el-Ghaffour se fâche contre moi ? ! »
 Hadj Mohamed el-Ghaffour, aujourd’hui âgé de 85 ans, est le maître du hawzi (musique arabo-andalouse).Depuis que le président, Abdelaziz Bouteflika, l’a affublé, lors d’un meeting pour la promotion du référendum portant sur la concorde civile, en septembre 1999, à Tlemcen, du surnom de Boulboul el-Djazaïr (« le rossignol d’Algérie »), ledit rossignol est devenu ami, conseiller et confident du chef de l’État.Tous les prédécesseurs de Bouteflika – sauf Ben Bella – venaient de l’Est du pays.Boumédiène était de Guelma, Bendjedid d’Annaba, Boudiaf de Msila, Kafi de Skikda et Zéroual de Batna. Pendant quarante ans, les Algériens ont évoqué à juste titre la prédominance du clan BTS (Batna, Tébessa, Souk Ahras). Abdelwahab Nouri, préfet de Tlemcen pendant neuf ans, avant d’être promu ministre de l’Agriculture, en 2013. Son arrivée dans cette métropole de plus de 1 million d’habitants, il la doit à sa rencontre avec le président en 2004, à Sétif. Son prédécesseur, Zoubir Bensebane, était surnommé par les Tlemcéniens Rocky el-Beznassi (« Rocky le businessman ») en raison, dit-on, de son goût immodéré pour les affaires. Nouri, lui, est baptisé mouwazaa el-arzaq (« distributeur de richesses »). Avec cet inspecteur des finances originaire des Aurès, le robinet des subventions coule à flots. Université, hôtels, logements, musées, aéroport, routes, les chantiers poussent comme des champignons. Pour accélérer les délais de livraison, la quasi-totalité des projets est confiée à des entreprises chinoises

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